MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE

En exclusivité intergalactique : StaticObserver – Faulkner’s

On vous présente aujourd’hui un projet original, entre électronique et orchestration. StaticObserver est le produit d’un type plein de ressources. Son nom, c’est Jean-Baptiste Guignard et il est à l’origine d’un superbe EP dont on a tiré notre titre préféré nommé Faulkner’s, en écho au romancier américain du même nom. Pendant l’écoute de cette petite merveille, on vous laisse avec nos échanges avec le compositeur. On y apprend notamment l’existence d’un instrument futuriste : un capteur qui traduit les mouvements en cuivres et en cordes.

Pouvez-vous présenter la formation StaticObserver et quelle musique le projet veut défendre?

StaticObserver : C’est un projet très intime, qui veut montrer les points de rupture, quand l’implosion est proche ; ça bouillonne violemment tout en restant contenu, tout tourne autour de la folie jugulée au quotidien, du non-sens, de l’amertume radicale. Du coup, c’est un projet que j’ai construit seul de manière assez introspective ; chaque piste, chaque voix, chaque instrument et chaque VJay (pour le moment en tout cas). Pour la scène en revanche, on a monté le live avec Julien Grolleau (Drums et FX). Les morceaux sont riches et l’enjeu était de tout faire à deux, sans aucune séquence, sans filet, pour rester proche de l’humain et de « l’imperfection acceptable » présente tout au long de l’EP, avec des instruments décalés, des pianos désaccordés, des cuivres et des cordes flottantes, etc.

Pouvez-vous parler de la genèse, l’histoire et les influences du morceau « Faulkner’s » ?

StaticObserver : Je travaille un peu « à l’envers » des compositeurs qui pensent la musique avant de l’écrire. Il y a, sur mon écran, de la matière, des textures, des effets que j’affectionne ; autour de moi des instruments posés sur le sol, les uns sur les autres, tout est très foutraque. Et puis arrive un moment où les parties du morceau se dessinent toutes seules et tout l’enjeu devient de les rendre cohérentes entre elles. Cette cohérence, le déclic, vient d’une sensation qui prend forme et mot, baignée de ce qui me porte en général. Pour « Faulkner’s », il fallait traduire du pulsionnel, du grandiloquent, du bordélique, de l’absurde, qui fasse sens malgré tout – le morceau s’est appelé « Munch » (pour le Cri) puis « Zoologic » (j’y décrivais une fanfare d’animaux qui prenait vie depuis quelques traits sur une feuille blanche). J’ai coupé et laissé des bribes de voix pour revenir à l’intuition « primale » du morceau, presque une expérience à proposer, un peu comme Faulkner le faisait pour ouvrir ses romans – denses et pas toujours intelligibles en une seule lecture même si on se laisse porter par le sens immédiat. Pour l’habillage, des influences éclatées les unes contre les autres : une trame électro aux accents drum & bass, des cuivres tsiganes, du post-romantisme russe pour le piano, Babar…, des superpositions de voix déconstruites et à fleur de peau. Ce morceau, c’est en somme « trouver l’équilibre », chaque petite chose subtile ici ou là dans le mix vient contrebalancer ou enjoliver l’écrasant éléphantesque de la trame… La vie, en somme, non ?

Pouvez-vous présenter ce qu’est cet instrument du futur nommé EPLAYS ?

StaticObserver : Sur scène, la grosse contrainte pour nous est de tout jouer sans recourir à des boucles qui figent les sets live : on veut pouvoir modifier les morceaux en fonction des moments et des publics. Le hic est qu’il y a généralement plus de 20 pistes par morceau et elles comprennent la plupart du temps des cuivres et de cordes : comment jouer, à deux seulement, toutes les rythmiques, les pianos, les claviers, les textures, les effets, et les cordes et cuivres sans recourir à une séquence qui défile et sans le ridicule des cuivres qui jouent alors qu’il n’y en a pas sur scène ? L’objectif « zéro playback » étant là, une solution était de pouvoir jouer et interpréter en temps réel (à la main comme un chef d’orchestre) ce que l’on ne pouvait pas jouer autrement. Un capteur de mouvement, des gestes explicites qui se traduisent directement sur les cuivres et cordes (entre autres), un effet « magie noire » en visuel pour la scéno qui fascine assez apparemment, on est vraiment contents des retours souvent hyper élogieux.

Partager cet article
0 commentaire

0 commentaire

Soyez le premier à commenter cet article
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT