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Superpoze, devenu grand

Il est peut-être notre chouchou parmi nos chouchous. Le premier album de Superpoze, en rupture avec son jeune parcours, vient de sortir. On vous dit tout de suite qu’il est superbe ou on attend un peu ?

C’est le lot des musiciens surdoués de savoir immédiatement faire le tri dans leurs idées pour n’en garder que l’essentiel. L’extraordinaire cohérence de ces huit titres instrumentaux (devaient-ils être séparés, d’ailleurs ?) est la marque évidente d’un artiste réfléchi. Mais la force des esprits les plus brillants est d’apprendre à fonctionner à l’instinct, écouter simplement ses envies pour faire le ménage et installer la mélodie comme seule maîtresse des lieux.

Il y a bientôt trois ans, lors de notre premier article qui lui était consacré, on disait de Superpoze qu’il était un petit beatmaker qui deviendrait grand. On avait à la fois raison et tort. Raison de croire que son talent était hors-normes. Tort de penser qu’il était uniquement beatmaker. Lors de nos premières rencontres avec ce garçon, on était déjà frappé par une dualité. Celle qui existait entre ce faciès juvénile et cette maturité déconcertante pour un musicien d’alors à peine vingt piges. Ce faux grand écart porte aujourd’hui un nom : Opening.

C’est sans doute le fruit d’une erreur classique, à trop faire comme si l’âge importait, à trop lier la valeur aux années. Une bonne fois pour toutes, vivons à notre époque et acceptons la révolution qui la secoue. On pourrait feindre d’ignorer que certains ont baigné dans les nouvelles technologies et tripotaient les boutons avant même d’éclater ceux qu’ils avaient sur la face. Pourtant, Superpoze n’est pourtant pas de ceux-là. Il vient du sérail.

Lui, l’ancien batteur issu du conservatoire, s’est ensuite réinventé en beatmaker. Aujourd’hui, et c’est le plus important, il se réinvente encore avec un premier album doux et aérien, où le piano a pris le relais des machines. A peine donc a-t-il emprunté un sentier qu’il détourne déjà sa route, quitte à brouiller les repères d’un public feignant ou trop pressé. Superpoze, lui, a tout son temps. Il sait où il va. Qui l’aime le suive. Mais Superpoze a beau connaitre son chemin, chez lui le voyage semble compter davantage que la destination. Nous le suivons sans boussole et laissons le mystère s’épaissir, quelque part entre Rone, Saycet et le Tiersen actuel. Le meilleur compliment pour en artiste ne serait-il justement pas d’être une énigme ? De celles,  insaisissables, que l’on aborde sous tous les angles pour tenter de percer la part de mystère et le trouble qu’elle a réussi à créer en nous. Superpoze n’est plus un beatmaker. Voilà la certitude. Mais alors, qui est-il en train de devenir ? Voilà l’énigme.

Crédit photo : Liberté Bonhomme Libre
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