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Puts Marie et l’art du travestissement

Puts Marie est une famille composée de personnages féeriques et d’écorchés vifs qui jouent ensemble depuis 15 ans. C’est dans un restaurant japonais en plein centre de Groningen que le chanteur et le guitariste du groupe nous accueillent. Attablés avec leurs proches, ces personnages de cabaret forment l’étrange troupe d’un théâtre burlesque. On les a découvert travestis sur scène, on a donc voulu en savoir plus sur leur fâcheuse tendance à se déguiser. Le clown sera toujours triste.

Quand l’envie de vous travestir vous est-elle venue ?

Sirup (guitare) : Depuis le début, en fait.

Max (percus / voix) : Dernièrement on le fait un peu moins. Visuellement en tout cas. Car il reste quand même quelque chose de physique : dans la musique je trouve qu’on ressent encore ça.

Sirup : C’est vraiment quelque chose qu’on aime faire. On peut jouer des morceaux un peu down, et nous on est là sur scène, déguisés. C’est plein d’humour, les gens aiment bien.

Max : Ce n’est pas si sérieux que ça, le déguisement est un acte assez ironique.

Vous avez des tas de déguisements différents ?

Sirup : On a fait des concerts où on avait un coffre avec deux-trois merdes, on mettait un chapeau et c’était bon, ça nous faisait marrer. Sur les derniers concerts qu’on a fait déguisés, on a vraiment travaillé avec des gens dont c’est le métier pour avoir un résultat optimal. Je pense que ça fonctionne parce qu’on prend le temps de mettre le costume.

Max : Et puis le corps suit si c’est bien fait. D’avoir un sac à main et des talons quand tu chantes, tu changes, tu te sens différent. C’est super de se mettre des seins entre nous.

En studio vous vous travestissez aussi ?

Max : Non, mais on se déshabille des fois.


Puts Marie – Pornstar

Vous n’avez jamais eu de problèmes avec des gens choqués ?

Max : C’est assez rare.

Sirup : Oui, je me souviens d’une fois. On avait toujours une peau de renard sur scène avec nous. Un jour en Hollande, quelqu’un est venu sur scène et l’a prise. Quelqu’un qui politiquement était contre. Dans le public, on a vu notre peau de renard se déchirer en morceaux.

Max : C’est l’oncle de Sirup qui l’a tué ce renard, on y tenait. C’est très visuel et symbolique. C’est la nature, c’est l’instant, la vie. On peut vraiment le mettre en rapport avec la musique.

Vous avez aussi développé l’esthétique de Puts Marie dans le clip de « Pornstar », ou vous avez créé un cabaret dévergondé. Vous nous racontez la création du clip ?

Sirup : C’est Beni [membre du groupe au synthé / NDLR] qui a eu cette idée de cabaret. On a cherché de vrais lieux mais c’était compliqué et cher. Alors on a créé le nôtre. On a travaillé avec des éclairagistes pour avoir des lumières vraiment intéressantes, qui rappellent les théâtres. C’est complètement le fruit de notre imagination.

Et maintenant, vous avez arrêté le déguisement. Pourquoi ?

Max : On s’est déguisé pendant dix ans. Ça fait deux ans qu’on a arrêté. Je ne pense pas qu’on reprendra tout de suite. Mais si quelqu’un a une bonne idée de concept, de costumes, on est ouvert. En ce moment on est encore dans une phase d’apprentissage, à faire des lives sans costumes. C’est comme un autre rôle, tu es toi même, avec tes fringues, ton corps. C’est une énergie différente.

Sirup : Quand tu es déguisé, tu te prépares, tu te la pètes un peu sur scène, à peine arrivés sur scène tu donnes tout. Aujourd’hui, on monte sur scène de façon plus easy, plus tranquille. Je crois que c’est ce qu’on recherche, quelque chose de plus tranquille.

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