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Portico s’explique avec nous sur son changement de bord musical

Fini l’amour à quatre, Portico est un trio depuis le départ du percussionniste Keir Vine. Celui qui jouait du hang, l’instrument céleste, est parti avec l’essence du son du quartet. De ce jazz futuriste, ils n’ont pas gardé grand chose. Aujourd’hui, Portico fait dans la pop électronique, le downtempo et la musique épurée pour Ninja Tune. On débriefe avec ses trois membres de cette rupture.

Quel a été le déclencheur de ce revirement musical radical ?

Jack Wyllie : Portico Quartet a duré environ 7 ans. Les mêmes instrumentations. On appartenait à une certaine scène ou plutôt à un certain cercle du jazz européen. On avait besoin de changement et d’un peu plus coller à la musique qu’on écoutait ces derniers temps. On a écouté beaucoup de jazz, il y a un moment, mais on s’est de plus en plus intéressés à la chose électronique. De plus, on avait envie d’avoir du chant sur notre musique.

Quelles ‘choses électroniques’ ont conditionné ces nouveaux choix artistiques ?

Jack Wyllie : Avant cet album, on se mettait pas mal de musiques avec beaucoup de textures, plutôt expérimentales, comme Tim Hecker qui est une énorme influence.

Pourtant, Tim Hecker n’évolue pas vraiment dans une veine pop, comme l’est la direction prise par votre trio.

Jack Wyllie : Non, c’est sûr. Plutôt dans le sens de la sensibilité. C’est ce qu’on aime aussi dans un Ben Frost.

Duncan Bellamy : Oui, on ce côté déstructuré et extrêmement beau d’Andy Stott ou Actress.

Jack Wyllie : Et pour revenir à des côtés pop et les techniques de productions, disons James Blake.

Que reste-t-il de Portico Quartet dans ce premier album de Portico ?

Jack Wyllie : Ce sont les mêmes personnes qui font la musique, donc dans un sens, il en reste beaucoup. Probablement certaines mélodies, mais avec des instruments différents [Vous vous rappelez, ils faisaient ça / NDLR]

Portico – 101 (feat. Joe Newman)

En quoi est-ce stimulant en tant que musicien / directeur artistique de partir de la pop et la traiter, la tordre, la distordre ?

Milo Fitzpatrick : C’est une nouvelle façon de bosser. Pour beaucoup de gens, cette musique n’a rien de nouveau, mais pour nous, c’est un terrain d’expérimentation. On voulait que cet album soit assez immédiat. La langue ‘pop’ est la plus immédiate. Même si tu as de longues sections, des parties étendues, ambient, instrumentales, le but était souvent de partir et d’arriver à point de la façon la plus rapide qui soit.

Vos fans ont compris vos nouveaux choix musicaux ?

Milo Fitzpatrick : Certains oui, d’autres non. Mais on n’a jamais fait ça pour nos fans, c’est évident. On voulait se prouver qu’on pouvait faire quelque chose de différent, de pousser nos limites, pour continuer à faire de la musique ensemble. C’est assez normal que beaucoup de gens n’aiment plus ce qu’on fait.

Jack Wyllie : Si tout le monde aimait notre nouvelle musique, ça n’aurait pas valu le coup (Rires). C’est toujours pareil dans la vie, quand tu changes, certaines personnes n’aiment pas.

Milo Fitzpatrick : Si tu te reposes sur ta musique dix ans après tes débuts, tu cesses d’être créatif, tu es presque mort.

Portico – Living Fields (feat. Jono McCleery)

Vous avez complètement remis en question votre façon de travailler ?

Milo Fitzpatrick : Ça a été dur. Ça a duré presque un an pour trouver un équilibre, de tester des millions de nouvelles idées. Surtout parce que c’est un album de collaborations. Il faut donc trouver quelle voix correspondrait le mieux. C’est un travail plus éloigné de l’enregistrement ‘live’ avec un plus gros travail de production.

Comment avez-vous choisi les chanteurs, Jamie Woon, Jono McCleery et Joe Newman d’Alt-J ?

Duncan Bellamy : Avec beaucoup de difficulté. On en a essayé quelques uns mais aujourd’hui quand on regarde les trois restants, ça nous paraît évident. Jamie Woon est un grand ami, on a même habité ensemble. Joe Newman est un proche de Jack et Alt-J est très proche de Portico Quartet depuis ses débuts. Et Jono McCleery a déjà fait une de nos premières parties. Ces connexions ont forcément aidé à la collaboration, beaucoup plus que si ça avait été une série d’e-mails. Ils ont pu rapidement s’accaparer le projet.

Vous annoncez votre album comme une pièce à propos de ‘la perte et le recommencement’. Vous pouvez l’expliquer ?

Jack Wyllie : Un bonne partie du disque traduit notre envie d’arrêter la musique, et une autre de repartir à zéro. Des choses de nos vies personnelles sont aussi rattachées à cet état d’esprit. Maintenant, c’est reparti.

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