Pethrol fait partie de ces projets dont on avait maintes fois entendu parler avant d’y apposer enfin, bien plus tard, une oreille. « Ah, tu connais Pethrol ? ». Euh…non. « Bon, t’as pu écouter Péthrol ? ». Bah…non, toujours pas. Au bout d’un moment, un peu par curiosité mais surtout pour avoir la paix, on tend une oreille et on file sur leur Soundcloud. Pour finalement constater que la procrastination est un vilain défaut.
Le constat s’impose rapidement et rompt avec la méfiance ambiante d’un buzz parfois pénible et porteur de cet impératif du groupe qu’il FAUT aimer. Ici, pourtant, la rumeur dit vrai. On tient bien là un groupe à la personnalité franche et à la singularité évidente. Au son et à cette voix obsédante s’ajoute un souci de l’image qui prouve que ce groupe n’est pas né pour compter les mouches ni saler les Pringles. Oui, Pethrol affirme fièrement son ambition. Dès le premier titre majeur. Dès le premier clip.
On a justement interrogé le groupe sur ce besoin impérieux qu’on sent chez eux de grandir et de s’affirmer rapidement au plus grand nombre. Leur réponse : « Il est vrai que le projet Pethrol se veut ambitieux, à la fois dans la création artistique et dans le développement stratégique du groupe. Nous cherchons à imposer notre griffe au mouvement en marche, cette dynamique hybride, l’essence de notre époque en transition. Nous avons l’impression d’être en mesure de pouvoir ajouter notre pierre à l’édifice, nous souhaitons à être au cœur de ce qui se fait, tout en restant dans l’intimité de notre groupe, de notre équipe. Il n’y a pas d’artistes ou de groupes en particulier qui sont à la source de notre volonté profonde de réussir, il s’agit d’un ensemble de tournants et de signes : créer de la musique est devenu pour nous une évidence, un besoin vital.». Le message est clair. Mais Pethrol assume et enfonce le clou : « Le projet est construit comme un plan de carrière« .
Aux manettes, un trio. La fascinante et troublante Héloïse Derly, issue des beaux-arts, et Cédric Sanjuan à la batterie et qui file bien sûr la main pour la composition. Dans l’ombre, Guillaume Héritier, à la fois parolier et manager. « Nous avons très vite cherché à nous entourer de professionnels compétents et complémentaires. Si nous insistons sur le travail en équipe, c’est parce qu’il s’agit de l’une de nos plus grandes forces. Cette équipe est notre fierté, notre solidité. »
Dès qu’on avait enfin pris la peine de les écouter, les sons du trio nous ont convaincu, un par un, grâce à une liberté et une véritable fraîcheur dans la composition. Il y a incontestablement une dimension tribale, voire épique, dans la musique de ces Lyonnais. Une atmosphère électro-pop à la fois lourde et aérienne, que ne renierait peut-être pas CocoRosie.
Reste maintenant à découvrir le projet sur scène dès possible, eux qui déclarent « aimer profondément la ferveur et l’intensité de la scène ». En attendant, un prochain EP 4 titres, intitulé « Golden Mean », sera dispo dès le 13 janvier prochain sur le JFX Lab, nouveau net label de Jarring Effects. On a déjà hâte.
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