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Motorama en live, froide grandeur

Nous étions au huit clos du concert parisien de Motorama qui défendait son troisième album, « Poverty », sorti le 26 janvier dernier sur le label bordelais Talitres. Et comme les 380 âmes peuplant le Nouveau Casino mercredi dernier, on a adoré.

Cousine des sonorités sombres et pop du groupe russe, la première partie électro des trois parisiens de Dead Sea plonge le public dans l’ambiance. À coup de basse profonde des consoles et d’effets graphiques projetés au fond de la scène, on tangue lentement, comme doucement transposé vers des paysages déserts et froids de l’Est. Une prestation sérieuse et efficace pour un groupe qui s’auto­qualifie de « turbo chillwave ». Pendant le changement de plateau, il est de plus en plus difficile de se frayer un chemin au bar, indice réjouissant que la date affiche complet.

Vladislav Parshin et sa bande arrivent sur scène. Premiers accords de «Corona» : la basse aux mains du chanteur à la voix caverneuse n’arrêtera sa course folle qu’à la fin du concert, après deux rappels. Avec une gestuelle rappelant une pudeur et une efficacité typiquement slaves, les titres du nouvel album se bousculent, entrecoupés de quelques tubes de « Calendar » (2012) (« To the South », « Rose in the Vase »…) et « Alps » (2010).

Avec « Old », « Heavy Wave », ou encore « Write to me » on constate que le rythme a pris encore quelques noirs sur ce nouvel album plus sombre, et sur scène, Parshin hoche élégamment de l’épaule en début de mesure pour relancer la machine infernale. Sa voix profonde se pose calmement, en contraste avec le tempo du batteur Roman Belenky. En concert, on retrouve la même sensation de vitesse et d’apaisement que dans les albums, comme prendre des voies rapides pour trouver plus de soleil.

Exceptionnellement en formation à quatre (guitare, basse, synthé, batterie), en l’absence de Airin Marchenko (compagne de Parshin habituellement à la basse), le dispositif accentue la teinture cold­wave, même si la couleur très pop de la guitare garde toute l’âme romantique du projet, à la différence de leur side project slave Ytro, plus froid et brutal. Les quatre hommes de Rostov ont su présenter leur nouvel album à un public parisien conquis d’avance, avec classe, discrétion sans économie d’émotion.

Crédit photo : Wallendorff – Soul Kitchen

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