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MLCD : « Être élu groupe de l’année dans ton pays accentue ta crédibilité à l’étranger »

Le leader du groupe liégeois MLCD, Michael Larivière aka « Redboy », et le pianiste Pierre-Louis Lebacq ont répondu à nos questions avant de monter sur la scène du Pan Piper, début novembre. Après « une expérience solo de moins en moins cheap et beaucoup moins homme orchestre », My Little Cheap Dictaphone s’est mué dans cet acronyme, pour marquer sa différence avec le projet initial. MLCD n’a pas fini d’arpenter les scènes de la planète avec un rock léché à l’énergie furieuse. Leur concert à Dour, l’été dernier, nous avait convaincus et donner envie d’en savoir plus sur ces quatre garçons.

Redboy, es-tu un leader à l’ancienne, dans le sens où les autres membres de MLCD suivent tes desiderata artistiques ?

Redboy : Au début, c’était comme tu dis, mais cet album on l’a vraiment fait ensemble lors de résidences. On loue pendant une semaine une maison dans les Ardennes belges pour composer. En Provence, une fan nous a prêtée son mas pour créer. On aime pouvoir cuisiner, marcher la nuit, etc. Dans un studio, on te dit de partir à une heure précise. Tout l’inverse de cet album qui est né de jams réalisés tous ensemble, sans contraintes.

Être qualifié de « Personnalité culturelle belge de l’année » par Le Vif » ou « Album of the week » par The Sun, ça vous passe au-dessus ou procure un réel plaisir ?

R. : Ça fait toujours plaisir. On a aussi eu une Octave, c’est-à-dire une Victoire de la musique belge. Avant on était plus indé, à faire de la musique dans notre coin, là on passe un cap. Quand on a fait « The Tragic Tale of a Genius« , notre opéra rock avec un orchestre symphonique et des invités prestigieux, ça nous a pris deux ans. On a été au bout de ce que l’on voulait, personne ne pouvait nous reprocher d’avoir tout donné.

On a revendu tout ce que l’on avait pour financer ce projet qui était très pointu, réalisé avec des bouts de ficelle car on n’avait pas trop de moyens. Ces reconnaissances ont ainsi contribué au fait que le groupe a franchi une étape. Être élu groupe de l’année dans ton pays accentue ta crédibilité à l’étranger. Ça permet d’accroître ta crédibilité quand un tourneur doit choisir parmi la pile de CD qu’il a devant lui…

Pourquoi avez-vous tourné le clip de « Fire » à Londres ?

R. : C’est le scénario qui a imposé ça. On trouve que les clips traditionnels avec le groupe qui joue au milieu d’un garage, comme ça se faisait dans les années nonante (ndlr, 90’s), c’est fini. Le clip est un prétexte pour faire de l’artistique aujourd’hui. Le réalisateur, Nicolas Guiot, est un pote ayant gagné l’équivalent du César du court-métrage en Belgique, qui récompense un cinéma d’art et d’essai. « Fire » n’était pas prévu comme single mais il aimait le titre et, nous, son travail, alors on a foncé. On n’a pas de gros moyens, mais travailler avec des gens aussi passionnés que nous permet de faire de belles choses. Dans ce clip, avec cette fille qui se promène avec une bombe, tu te poses beaucoup de questions. Londres donnait du sens. On est partis deux jours avec deux caméras, à l’arrache, cachées, car on n’avait pas d’autorisation. On a filmé sous la veste pendant la fête foraine à Hide Park.

Pierre-Louis : Énormément de groupes belges tournent à Liège, on voit souvent la ville dans des clips. On voulait éviter de retrouver cette ambiance, « ces décors » auxquels on est habitué.

Vous considérez-vous comme un groupe de rock ?

PL : Oui, complètement. Même si c’est le projet de Mickaël au début, j’ai énormément appris sur la notion de production en jouant avec eux. A la base, je suis un musicien orienté sur la mélodie, sur le blues. Là, j’ai rejoint une formation rock qui ne néglige pas la production.

Moment provoc’ : est-ce rock de vendre ses titres à la pub et à un jeu vidéo ?

R. : Tu ne gagnes plus ta vie avec les disques, un peu avec les concerts. Et nous, dès qu’on gagne un peu d’argent avec les concerts, on réinvestit pour aller jouer dans un nouveau pays. Alors ça ne me pose aucun problème de filer ma musique pour une pub.

P-L. :  Moi non plus, aucun problème.

R. : Je dirais même que ça peut ouvrir des opportunités. La musique du jeu Playstation a cartonné en Asie et, nous, on rêve d’aller faire une tournée en Asie. Nous, ça nous a apporté plein de vues YouTube venant du Japon.

Il y a des montées propres à Ghinzu dans certains de vos titres. Avez-vous des nouvelles des Bruxellois, silencieux depuis plusieurs années ?

R. : Je les connais bien (sourire). Ils préparent quelque chose de nouveau. Je ne peux pas en dire plus. Il faut savoir que les Ginzhu ne font pas que de la musique, c’est par leur activité principale en ce moment. Je pense qu’ils communiqueront lorsqu’ils le sentiront.

Qu’écoutez-vous en ce moment ?

P-L. : On a vraiment des goûts très hétéroclites.

R. : On aime des groupes comme Local Natives, Tame Impala ou encore Saint Vincent. Il y a un groupe français que j’adore, The Dø. On avait demandé à Dan d’être le producteur de notre dernier album, mais il était occupé à faire le sien.

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