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Hippocampe Fou : « On m’a dit que j’étais le Pierre Perret du rap »

« Le jour où ». Chaque question posée au rappeur Hippocampe Fou partait de ce postulat. Le garçon s’est pris au jeu à l’heure où Céleste, son second album, sortira fin septembre. Attitude cool alors que la promo n’était pas le leitmotiv de cet entretien. Pas bad boy pour un sou, ce papa revendique le besoin de n’être pas trop éloigné de ses petits le temps d’une tournée. Rencontre avec un trentenaire pas si fou qu’il peut en avoir l’air.

Le jour où tu t’es dit que tes chansons pourraient intéresser d’autres personnes que ta meuf et tes potes ?

Je me souviens d’un été où j’allais travailler pour me payer un billet pour la Colombie afin de rejoindre mon père. C’était à Maisons-Alfort, je me retrouve donc à manger seul un kebab. Je vois un mec qui écoutait des instrus sur son ghetto blaster. Vu que j’écrivais chez moi, je le chauffe en lui proposant un petit freestyle. « C’est plus de mon âge », me rétorque-t-il, blasé. J’avais un texte sur l’Égypte Antique qui parlait notamment de crocodiles. J’avais dû enregistrer trois chansons avec mes potes. « C’est frais, franchement. Pas mal ! Y’a des animaux et tout, tu vas devenir le Pierre Perret du rap. » Il avait raison car un journal type FrancoFans avait émis la même comparaison. La boucle était bouclée. C’est un compliment qui m’a plu car Pierre Perret a fait des classiques populaires.


Hippocampe Fou feat. Céo – La Grande Evasion

Le jour où tu as douté ?

Au moins une minute par jour. Après, je me ressaisis assez vite car je suis positif. Plus grosse est la claque, plus grand est le travail derrière pou réparer. J’aime bien réparer les petites choses.

Le jour où tu as touché ton premier cachet ?

Avec La Secte Phonétik, c’était la première partie de Kohndo (de La Cliqua) en février 2007. Pour moi à l’époque, c’était Dieu. Une semaine avant, j’écoutais encore Mot pour Mot de Rocca et Kohndo. J’ai mis cinq ans à devenir intermittent du spectacle parce qu’au départ je ne faisais pas assez de concerts.

Le jour où tu as regretté d’avoir choisi ce pseudo super vendeur ?

Jamais parce que j’arrive toujours à l’expliquer. Je trouve que ça peut interpeller celui qui entend ce nom même si ça peut paraître pas sérieux. Puis, c’est plus vendeur que MC Gonza comme j’aurais pu m’appeler (sourire).

Le jour où tu as appris que IAM passait sur Nostalgie ?

Sérieux, IAM passe sur Nostalgie ? Tu me l’apprends mais je le prendrais comme une reconnaissance à leur place. Même si on est d’accord que Nostalgie diffuse pas mal de trucs fleur bleue et vilains, ça signifie d’une certaine façon que tu fais partie de l’histoire de la chanson française. Ça doit être assez classe d’être diffusé entre Brassens et Aznavour.

Le jour où tu t’es dis que tu devrais jouer la carte « jeunes » comme Kaaris et Booba ?

Certains jeunes aiment bien les rimes sales et le name-dropping. Il m’arrive d’en faire de temps en temps et je vois que ça à un impact assez direct, mais je préfère bosser des choses intemporelles. J’espère qu’elles parleront encore aux gens dans un siècle. On est tous tentés de suivre le courant, la mode mais je préfère fonctionner de manière instinctive et rester fidèle à ce que je suis.

Le jour où tu as réalisé que le hip-hop pouvait devenir un courant musical d’anciens ?

Je me suis fait la réflexion quand je vois les rappeurs que j’écoutais plus jeune avec des cheveux blancs. Il y en a qui évoluent, qui changent de style et d’autres qui s’accrochent à ce qu’ils ont toujours su faire et défendent une histoire, une culture, un état d’esprit. KRS One par exemple. Il est toujours là, toujours crédible. Il me semble indémodable. C’est un peu comme le rock. Il vit toujours alors qu’il est mort plein de fois.

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