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Irlande : le hip-hop fertile de l’Île Verte

Si bien souvent, on pense à l’Irlande pour sa Guinness, ses trèfles, ou encore ses moutons, on oublierait parfois son apport dans la culture musicale (on vous le jure, il n’y a pas que U2). Terre de rock par excellence, l’île verte sème également ses graines pour devenir un lieu propice au développement du rap et du hip-hop. Focus sur 5 artistes qui se sont débrouillés pour sortir de l’ombre géante du Royaume-Uni : Rejjie Snow, Kojaque, Lethal Dialect, Rob Kelly et Class A’z.

Depuis 2009, les projets hip-hop se multiplient. Un témoignage d’une véritable prolifération artistique sur l’Île Verte. Cependant, rares sont les artistes à avoir eu la chance de dépasser les frontières de l’Irlande. Si certains jouissent d’une petite popularité au Royaume-Uni, ils restent de manière générale dans l’ombre de leur voisin anglais.

Or, la ville, et par extension le pays d’origine, d’un artiste s’avère une source non négligeable d’inspiration mais également d’identité. Dès lors, cette apartencance spécifique devient une source de motivation supplémentaire. Ainsi, sortir de l’ombre, marquer son indépendance, créer sa propre patte, deviennent alors les principaux objectifs d’une scène en pleine émancipation par rapport à ses modèles, tout en cherchant à détruire de nos mentalités que le hip-hop irlandais ne dépassera jamais ses frontières.

Cet article n’est donc pas une histoire du rap en Irlande mais juste une introspection rapide en quelques lignes sur quelques figures de proue que l’on est allé piocher parfois par hasard, parfois par choix. Une façon pour eux de nous de transmettre leurs héritages, leurs histoires, à travers ce moyen d’expression.

Rejjie Snow

Rejjie Sno

Du haut de ses 22 ans, on ne le présente déjà plus. Porte-étendard de cette « nouvelle » génération, Rejjie Snow est celui qu’on surveille le plus et dont les performances live scotche déjà plus d’un. Véritable écorché vif, l’amour et la haine sont des sentiments constament évoqués chez Rejjie Snow. Parfois terrifiant sur « Loveleen » (où il y évoque le meutre de Trévor Martin – retrouvez notre capta à Dour ici), humain sur « All Around The World », chantant son amour à distance, sincère sur ses origines avec 1992, crû avec « Snow » lorsque qu’il y dénonce les clichés et les fausses attitudes. Constamment ses textes se nourrissent de cette opposition.  Lecs Luther, Rejjie Snow, appellez-le comme vous voulez, mais en seulement 2 EPs : Fish & Chips (2011) et Rejovich (2013), le jeune MC de Dublin a déjà mis tout le monde d’accord.

Kojaque

Kojaque

On se répète, mais Kojaque a fait une entrée plus que remarquée avec son clip « Midnight Flower ». Bien qu’ayant encore peu de chose à se mettre dans les oreilles, Kojaque a frappé assez fort pour aiguiser notre curiosité. Beatmaker, rappeur, véritable artiste touche à tout, il vient s’inscrire dans ce style typique des productions irlandaises : entre spleen et mélancolie.

Class A’z

Class A'z

Du Wu-Tang en passant par Secteur Ä, les collectifs sont le fuel international du hip-hop et l’Irlande n’échappe pas à la règle. Figure de l’underground, le groupe se compose de Terawritz et Redzer, Nucentz, Rawsoul et Colli. Bien que les 3 derniers ont depuis quitté le navire beaucoup d’autres rappeurs gravitent autour du groupe. Classz A’z équivaut à prendre l’Irlande en plein visage, entre accent à couper au couteau sur fond de thématiques sombres faisant bien souvent écho au passé violent qu’a pu connaître l’île entre guerres des gangs, violence, crise sociale, politique et économique.

Lethal Dialect

Lethal Dialect by Tara Morgan Photography

Avec 3 albums en à peine 4 ans, Lethal Dialect ne chôme pas. L’artiste relativement connu dans les cercles d’initiés, représente à lui seul toutes les problématiques du rap en Irlande. Relativement talentueux, il gagnerait à se faire une place au soleil mais il ne possède malheureusement pas le même rayonnement que ses confrères anglophones. La solution passerait donc t-elle par l’exil ? En tout cas son dernier album 1988, est sans aucun doute le plus introspectif et personnel de sa jeune carrière. Des morceaux comme « Brave » ou « Headstrong » évoquent sans détour des sujets comme la mort, la maladie ou les liens familiaux.  Mais attention, qui dit personnel ne veut pas forcément dire mélancolique. Non, avec Lethal Dialect tout est question de nuance et de juste équilibre.

Rob Kelly

Rob Kelly

Homonyme de Rob Kelly (le footballeur) et de Rob Kelly (le surfeur), ce n’est pas sur le même terrain que joue notre Rob Kelly du jour (le rappeur). Le « parrain » de cette scène possède un palmarès à en faire rougir plus d’un. Entre émissions de radio, portrait dans XXL, et concerts en 1ère partie d’artistes tels que The Game, Nas, Dilated People, Kanye West, D12, ou encore Raekwon, l’homme n’a pas vraiment grand chose de plus à démontrer. Alors que de nombreux artistes irlandais commencent à calquer leurs flows, Rob Kelly s’avère le plus percutant. Dommage que son nom n’arrive pas plus souvent jusqu’à nos oreilles. Pour la petite anecdote, l’artiste a littéralement lui même expliqué toutes les références de ses textes sur le site Rap Genius.

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