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Homophobie : Ten Walls dérape salement

Marijus Adomaitis, qu’on connaît sous le nom Ten Walls, musicien lituanien à l’origine des tubes « Walking with Elephants » (12 millions de vues sur YouTube), « Gotham » et « Requiem », a sacrément déconné. Mais alors bien comme il faut. C’est Gay Star News, le site international d’actus basé à Londres spécialisé dans la communauté LGBTQ qui a reporté des propos homophobes violents postés sur sa page Facebook.

Le post retranscrit par Gay Star News

« Je me souviens avoir produit de la musique pour un musicien lituanien qui a essayé de me laver le cerveau car je n’ai pas besoin d’être si conservateur et intolérant à leur égard. Quand je lui ai dit ‘Que ferais-tu si tu apprenais que l’anus de ton petit frère de seize ans était déchiré par son petit ami ?’ Et bien il est resté silencieux. »

Et de continuer en parlant des gays de cette façon : « ces gens de différentes races. »

DJ Surenchère continue ensuite en comparant l’homosexualité aux actes pédophiles des prêtres catholiques : « Après un de mes premiers concerts en Irlande, en revenant vers mon hôtel, j’ai vu une église avec un portail décoré par des centaines de chaussures de bébé. Naturellement je me suis demandé pourquoi ? Malheureusement, on a découvert que des enfants ont été massivement violés par ce prêtre. Malheureusement, les gens de l’autre race continuent de faire ça, tout le monde le sait mais personne n’agit. »

S’en est suivi un gros choc dans la communauté électronique, des centaines (bientôt des milliers) de commentaires désorientés et trahis. Et ce malgré des excuses de Ten Walls sur Facebook :

Mea Culpa (trop tard, chouchou)

« La semaine dernière, j’ai écrit sur Facebook un post qui était faux et complètement hors propos et le résultat était un post mal écrit et inacceptable. Ça n’a jamais été mon intention d’offenser quiconque. Je suis vraiment attristé par tout ce qui se passe et voudrais demander pardon à tous ceux que j’ai laissé tomber, spécialement mes amis dans la communauté gay et mes fans. Je dois maintenant prendre une pause et j’ai annulé mes shows à venir. »

Quatre festivals ont déjà annulé

la présence de Ten Walls

Sónar (Espagne) : Ten Walls n’apparaîtra plus désormais dans le line-up de Sónar 2015 suite à ses déclarations qui sont à des années lumières de la nature et l’éthique du festival. »

Creamfields (Angleterre) : « Bien que nous respections la liberté d’expression, nous trouvons ces commentaires diffamatoires et ces préjugés sur la communauté gay extrêmement offensants et avons le sentiment que ce n’est pas en adéquation avec l’esprit de Creamfields. »

PITCH (Pays-Bas) : « Nous sommes contre toute forme de discrimination que ce soit à l’intérieur de notre festival ou en dehors. Des commentaires de cet acabit sont tellement éloignés de nos convictions qu’il n’y aurait plus aucun sens d’avoir ce show à notre festival. »

Urban Art Forms (Autriche) : « Suite aux déclarations violentes, racistes et homophobes sur sa propre page Facebook, nous considérons naturel d’annuler la venue du DJ lituanien Ten Walls »

Autres réactions

Magda, icône techno, lesbienne et féministe se dit « choquée et déçue que quelqu’un de notre industrie peut montrer autant déintolérance, c’est inexcusable. C’est quoi ton problème Ten Walls ? N’oublie pas sur quoi la house a été bâtie ».

L’artiste Fort Romeau a déjà annulé sa date en novembre au Koko à Londres où il partageait l’affiche avec Ten Walls :

« Il est facile de romancer la culture de la musique électronique et de l’imaginer comme un bastion de libéralisme social et d’idéologie progressiste mais la réalité est qu’elle n’est que le reflet d’un contexte social plus large où l’homophobie et (particulièrement) le sexisme sont normalisés et même pire, sont érigés en tant que loi (…). Alors, si annuler une date va difficilement changer le monde, je montre mon rejet de la bigoterie, la peur et l’intolérance. »

FACT est également allé sur le site internet de Coda, son agence de booking. Et Ten Walls, son artiste le plus connu ne figure plus. Nulle part.

Le combat contre l’homophobie continue donc. Si Ten Walls s’est excusé et doit être persuadé d’avoir juste mal tourné sa phrase, il a appris à ses dépens la portée et le pouvoir des mots.

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2 commentaires

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Flateric 09.07.2018

plus le temps passe et plus l’ami Ten Walls se révèle avoir été un visionnaire !

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