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Fakear et l’amour de la MPC

Dans le sillage de Superpoze, la maison caennaise Combien Mille révèle doucement son armée de beatmakers. Nous, on mise une pièce sur  Fakear, mélodiste première classe, qui semble emprunter le même chemin que son aîné. Rencontre avec un orfèvre de la MPC qui fait l’amour comme personne à ses petits carrés.

As-tu une formation classique ou es-tu un bidouilleur de sons découvert sur le tard ?

J’ai une formation classique indirecte : mes deux parents sont profs de musique, j’ai baigné très tôt dans la théorie. Actuellement, je suis en fac de musicologie. J’ai toujours pratiqué un instrument, d’abord le saxophone (présent dans certains morceaux), puis la guitare, puis tout un tas de choses. J’ai commencé à bidouiller il y a 4 ans. Maintenant, mon objectif est de savoir jouer un peu de tous les instruments. Car même quand tu es face à un synthé qui reproduit un son de violons naze, si tu sais jouer du violon tu vas penser ta piste différemment et être guidé par ton instinct de musicien.

Tes influences semblent venir d’un peu partout. Es-tu un grand voyageur ?

Un grand, je ne sais pas, je ne suis pas sorti de l’Europe. En revanche, ces voyages m’ont beaucoup inspiré. Je suis allé en Scandinavie, en Bulgarie, à Istanbul… Ce sont des influences qui se retrouvent dans mes productions. Pour le Japon, c’est autre chose, qui se rattache davantage au cinéma. Je ne suis pas trop manga, mais j’adore la poésie qui se dégage de cette culture.

Où vis-tu ? Une ville où tu rêverais t’installer ?

Je vis actuellement à Montrouge, au sud de Paris. Une charmante ville ! Une ville coup de coeur ? Chambéry, Annecy… Si j’ai l’occasion de partir, les villes de l’Est de l’Europe ont un charme de fou, comme Prague ou Vilnius. Je me laisse un peu de temps pour décider.

T’as déjà joué en première partie de Wax Tailor. Pour quel autre artiste aimerais-tu ouvrir un set ?

C’est un mec que j’ai beaucoup écouté. Actuellement, je suis passé à autre chose, mais il reste une référence, une des bases du style pour moi. Pour quel artiste faire une première partie ? Je te les donne par ordre de préférence : Bonobo, Flying Lotus, Rone… Ce sont des mecs qui m’ont guidé dans la musique. Ce serait le délire d’ouvrir Bonobo, car c’est vraiment l’artiste qui m’a le plus influencé.

Sur scène, tu es du genre à te lâcher ou jouer en mode autiste ?

Je viens du rock mec ! Petit, je matais les guitaristes faire des solos d’un quart d’heure torse nu devant une foule hystérique. Le live c’est un truc pour communiquer, qui te file une énergie cosmique. Tu peux crever après, mais pendant, tu es immortel ! Bref, je pense que je suis plutôt du genre à me lâcher sur scène.

Si tu devais choisir une diffusion de « Morning in Japan » dans un lieu insolite, tu préférerais que ce soit : un caviste bobo, un cabinet dentaire en plein arrachage de dent ou une animalerie ?

Une animalerie sans hésiter ! J’aime que mes chansons soient attachés à quelque chose de naturel, d’humain. Que chaque instrument soit là en référence à un sentiment. Un gros synthé fat, c’est la colère, une nappe de violons, l’apaisement. Quelque chose qui respire. Ouais, une animalerie qui vend des oiseaux et des singes. Le dentiste, c’est trop chirurgical, trop artificiel, trop propre. Et le caviste, ça ne déplairait pas tant que ça, mais il ne faut pas qu’il soit bobo, c’est tout !

La dernière découverte musicale qui t’a mis une méchante claque ?

Découverte ? Rone et son Tohu Bohu. « Bye Bye Macadam » m’a fait quasiment pleurer, et c’est pas souvent ! Je trouve que toute sa richesse est dans le son qu’il a. Des morceaux comme « Beast » ou « La Grande Ourse » sont vraiment organiques, alors que c’est du synthé. Il m’a bluffé.

Plusieurs de tes titres colleraient à un film de Klapisch. As-tu déjà eu des propositions de BO ? L’idée te plaît ?

(Rires) Klapisch pour moi c’est « Un air de famille » avec Bacri et Jaoui. Ça me fait plaisir en tout cas. Je n’ai pas encore eu de propositions de BO, si ce n’est pour des courts ou moyens métrages de copains. L’idée me plaît complètement. J’ai déjà fait un projet qui y ressemble, je devais composer le fond sonore d’un spectacle de danse. J’ai trouvé ça incroyable. Chacun sublime l’autre dans son art, c’est un échange hyper enrichissant.

Une tournée en vue ? Un clip ?

Une tournée, pas encore. Mais de belles dates sont en train de tomber, comme Beauregard et Astropolis au mois de juillet. Je suis en train de me lancer dans plein de projets en ce moment, de collaborations (sans doute avec ASM), de clips… Vous devriez avoir de mes nouvelles bientôt.

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