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Dissonant Nation : « Faire comprendre qu’un support, c’est un autre rapport à la musique »

Les rockeurs de 20 ans ne sont pas tous des BB Brunes. Dissonant Nation en sait quelque chose.

Moins de 4 ans après la naissance de Dissonant Nation, avec plus de 110 concerts (une quarantaine pour le trio actuel), les rockeurs d’Aubagne ne manquent pas d’ambition. Pour preuve, le producteur des Arctic Monkeys a enregistré leur EP. En attendant l’enregistrement de l’album en mars, le trio du sud nous reçoit avant son concert au Bus Paladium, en première partie de Stuck in the Sound.

Comment trois « gamins » d’Aubagne arrivent à décrocher Richard Woodcraft pour enregistrer leur EP de 4 titres ?

Lucas : Je pense qu’on est les meilleurs (rires). On a envoyé des maquettes à plusieurs producteurs. Et il a tout simplement accroché. Après, il y a la maison de disques, Cinq 7, qui a fait le lien.

Lors de ce passage londonien, avez-vous rencontré des groupes que vous vénérez ?

Lucas : On n’a pas rencontré de groupes mythiques. Autour de nous, en studio, il y avait pas mal de groupes locaux. Mais pour être honnête, on a oublié leurs noms car ils sont tellement nombreux. Sinon, on a croisé Scanner. C’est un groupe qui tourne à l’international, notamment aux Etats-Unis. En mars, on retourne à Londres enregistrer un album pour deux semaines. Là, on espère rencontrer David Bowie (rires).

Vers quel âge s’est dessinée votre culture rock ?

Lucas : Très tôt chez moi. Mes parents écoutaient pas mal de musique, j’ai baigné dans ça. Ma mère était plus dans Lavilliers, mon père plus Bowie, Les Stones, Bob Marley. En grandissant, on a fait notre truc.

Loïc : Chez moi, ils écoutaient Lennon, Hendrix et Zappa.

Pourriez-vous fusionner avec un groupe de hip-hop, comme Casey et Teyssot-Gay en créant Zone libre ?

Simon : On est ouvert musicalement, donc pourquoi pas. Disons qu’on ne s’est pas encore posé la question et qu’on essaie déjà de jouer le mieux possible.

Qu’écoutez-vous en ce moment ?

Lucas : Gorbatchev, c’est bien électro. J’aime pas trop cette question, car j’écoute tellement de choses que c’est pas évident de répondre (sourire). Ah si, j’aime bien Mocassin.

Êtes-vous attachés au CD ou au vinyle ?

Lucas : Oui, on aime bien le vinyle. Perso, j’ai une grosse collection chez moi. On va sûrement essayer de négocier avec la maison de disques pour que notre album sorte dans ce format. On a jamais eu l’occasion d’en presser un.

Se dire que pour un CD acheté, il y en a 20 de piratés, ça vous fait chier ou vous vous dîtes que c’est générationnel ?

Lucas : On en parle pas mais je crois qu’on se dit ça, que c’est générationnel (Loïc et Simon acquiescent).

Simon : On va essayer de faire comprendre aux gens qu’un support, c’est un autre rapport à la musique. Ca n’a rien à voir avec le téléchargement. Ecouter des chansons dans n’importe quel ordre, c’est pas génial. Si le public pouvait acheter des CD, et pas que les nôtres, ça serait cool.

Lucas : Si tu fais un beau visuel, un beau carnet, ça se vend encore. Enfin, je crois.

Le développement de votre groupe, vous le pensez via Twitter et Facebook ?

Lucas : Non, pas du tout. Moi, j’ai plus rien de tout ça. On vient du sud où ça ne bouge pas énormément. Ce genre de comportement se ressent beaucoup plus qu’à Paris. Les jeunes quand on était au lycée, ils préféraient aller sur le net que d’aller à un concert. Ici (à Paris, NDLR), ça se ressent moins. A Marseille, ça fait peur. Déjà, le métro ferme tôt. Tout est fait pour que les gens restent chez eux devant la télé.

Une ville vous attire ?

Lucas : New York. Pour la culture, pour la qualité des groupes new-yorkais. Sonic Youth, les Strokes… Mais aussi pour le jazz.

Les groupes de rock qui tournent à l’eau et se couchent tôt, ça vous parle ?

Mathieu : Tant pis pour eux. Nous, on aime profiter de la vie, boire, sortir avec des filles, s’éclater !

Lucas : Notre producteur nous a dit d’arrêter de parler de drogues (rires). A Toulouse, on a joué avec deux groupes de Brooklyn. C’était une bande de jeunes végétariens qui ne buvaient pas d’alcool. Ils faisaient du bon jazz-rock. Nous, à côté, on était défoncés dans les loges.

Simon : On faisait les Français un peu sales (rires).

Lucas : Enfin, faut pas déconner ! On ne va pas boire comme des fous avant de monter sur scène. On veut avoir une maîtrise. Après, on peut voir… C’est important de ne pas arriver complètement déchirés.

Vous supporteriez que votre label vous paie un coach pour apprendre à répondre aux médias ?

Lucas : On a déjà eu des interviews ratées. Mais on n’a pas envie de rentrer dans ce truc là, avec des questions bien propres, bien calées.

Et qu’on empêche votre public de slammer ?

Simon : Jamais ! Ah ouais, jamais ! Les gens sont libres.

A l’instar de Biolay avec le PS, pourriez-vous soutenir un homme politique ?

Simon : Non, non. Quand on voit les mecs de gauche se faire filmer en faisant le même signe, c’est triste.

Loïc : Pas pour un homme politique. Mais si on est à fond pour une cause, pourquoi pas.

Simon : Et si ça paie bien, surtout (sourire ironique).

Lucas :J’ai surtout l’impression que la politique c’est du grand n’importe quoi en ce moment.

Crédit photo : DR

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3 commentaires

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Tom Cochien 05.02.2012

les DN c’était mieux avant…

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