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Dans une douche avec General Elektriks

Mercredi 30 septembre, au Confort Moderne, à Poitiers. Quelques minutes avant son concert...

Mercredi 30 septembre, au Confort Moderne, à Poitiers. Quelques minutes avant son concert, RV Salters (aka General Elektriks) nous accorde quelques minutes pour papoter. L’interview se déroule dans la douche de la loge, seul endroit à peu près silencieux…

Quels souvenirs gardes-tu de tes débuts en France ?

C’est là que j’ai tout appris, notamment avec le groupe Vercoquin, aux côtés de Sébastien Martel. Je venais d’un passé funk et jazz, et je connaissais pas trop la pop et le rock. J’ai découvert Bowie, les sixties… et les claviers vintage ! J’ai aussi appris à avoir une présence scénique. Le mec au clavier c’est souvent le plus chiant du groupe sur scène, moi je me suis dit que je voulais sauter partout.

Tu as collaboré avec une belle brochette d’artistes…

C’est aussi à cette époque que j’ai rencontré M, Magic Malik, Mathieu Boogaerts, Femi Kuti… Et puis avec Vercoquin, on a signé chez Universal, mais ils ont fait n’importe quoi. Du coup, ça a été une grosse frustration. Vercoquin a décliné, moi dans ma tête j’étais déjà ailleurs. Je voulais m’éclater sans que personne me dise quoi faire.
C’est en lisant une interview de Beck, qui disait que son album « Odelay » avait été enregistré avec un ordi, une table de mixage et un micro, que je me suis dit que j’allais bricoler tout seul.

En 1999, tu files à San Francisco…

Oui, en arrivant, un de mes morceaux, « Tu M’intrigues », est tombé dans l’oreille du boss de Label Bleu grâce à mon pote Sébastien Martel. Il m’a appelé et m’a dit : « T ‘as un album entier comme ça ? Travaille dessus, je le sors ».

Et tu rencontres la team Quannum…

Ma rencontre avec la team arrive à ce moment-là. J’ai demandé à Lateef The Truth Speaker (MC) et à Chief Xcel (DJ et producteur de Blackalicious) de venir faire des featuring sur mon album. Rapidement, je me suis retrouvé propulsé sur scène… Il a fallu que j’apprenne à chanter… Au début, c’était pas terrible (rires).

Et puis le groupe Blackalicious décide de t’emmener en tournée. C’était un rêve de gosse, non ?

Un peu, oui. En fait, j’ai travaillé avec eux sur leur album « The Craft » et on est partis un an et demi en tournée aux États-Unis.

Une chose qui t’as marquée pendant cette tournée ?

Peut-être le racisme aux États-Unis, qui reste encore plus fort qu’on peut croire. Quand j’étais à New York, c’est moi qui appelais le taxi dans la rue, car j’étais le seul Blanc… Sinon, il s’arrête pas. Tant que t’as pas vécu ça avec des potes concernés juste à côté de toi, tu vois pas les choses de la même façon. Les Blacks avec casquette, dans la tête des gens, ce sont des gangsters.

Tu as aussi créé un autre groupe, non ?

J’ai aussi lancé HoneyCut, avec deux autres mecs de Quannum. On a beaucoup tourné aux USA, mais ce n’est pas sorti en Europe, pour une sombre histoire de banqueroute de distributeur. Dommage, car ce groupe m’a beaucoup influencé dans l’écriture de « Good City For Dreamers », le deuxième album General Elektriks.

A part Blackalicious, tu as bossé avec d’autres artistes de Quannum (DJ Shadow, Lyric Born) ?

Non, Shadow est un chat solitaire, on se voit plus aux anniversaires des enfants qu’en studio. J’ai joué avec Lyric Born et Lateef The Truth Speaker.

Ton album s’appelle « Good City For Dreamers ». Quelle est la ville idéale pour les rêveurs selon toi ?

Chacun a cette ville dans sa tête. J’imagine les morceaux comme des rues qui se créent au fur et à mesure de l’écoute. J’ai trouvé ce titre un soir, après un concert de HoneyCut. On repartait vers l’aéroport de New York avec un coucher de soleil magnifique sur les immeubles. Un des gars a dit : « It’s a good city for dreamers ». C’est resté.

Le morceau « Tu M’intrigues » est un peu hors-cases. Tu peux nous parler de sa genèse ?

C’est ma femme, Sarah, qui a inspiré cette chanson. Quand t’es amoureux de quelqu’un, y’a des moments un peu fantastiques que t’expliques pas. C’est ça que j’ai voulu mettre en avant. En fait, le personnage se rend compte qu’il est amoureux d’un fantôme… Bref, je crois que je galère là, non ?

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