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C2C : « A l’époque, on prenait un disque de Véronique Sanson pour avoir une guitare »

Pfel, Atom, 20Syl et Greem viennent de sortir leur EP, "Down the Road". On les a rencontrés.

Les quadruples champions du monde DMC par équipe reprennent du service après une traversée du désert productive. C2C, qui rassemble les membres d’Hocus Pocus et de Beat Torrent, reprend la route, avec un nouveau live plein d’inventions, qui lance un avertissement clair : en 2012, pour suivre, il va falloir se mettre au niveau.

On avait peu de nouvelles de C2C depuis 2007, vous étiez où ?

A vrai dire, nous étions chacun sur nos projets. Nous avons la particularité de bosser en binômes dans des projets différents, aux univers artistiques bien spécifiques, qui ont aussi une actualité, des tournées, et des sorties d’album. Mais c’est vrai qu’on avait hâte de se remettre au travail à quatre, on avait laissé C2C en pleine ascension, avec les victoires DMC etc. Nous travaillons sur l’album depuis 2010, mais ça s’est construit par sessions, petit à petit. Et bosser à 4, ça demande une grande organisation, pour que chacun compose sa partie, qu’on se répartisse les sons, etc…

Vous partez en tournée jusqu’à la fin de l’année, l’occasion de défendre votre nouveau live. Vous comptez garder votre configuration à 4 platines nues ?

Depuis quelques années, on utilise Serato, ce qui simplifie beaucoup la démarche de composition: on n’a plus besoin de faire presser nos propres vinyles, comme on le faisait à l’époque du DMC. Mais la grande nouveauté, c’est l’image : on a travaillé avec un animateur 3D qui nous a aidé à donner une dimension narrative à notre prestation. Concrètement, il y a un écran de quatre mètres sur un, divisé en quatre carrés dont chacun de nous a la responsabilité. Nos parties musicales interviennent directement sur l’évolution de formes géométriques qui interagissent entre elles, évoluent et grandissent tout au long du concert. Musicalement, il faut s’attendre à quelque chose de comparable à un concert de rock, avec des parties plus calmes que d’autres, on n’a pas cherché à produire une progression linéaire.

Ca va être une grosse tournée, avec de grosses dates en vue. Vous avez les boules?

C’est vrai qu’on a une bonne pression, on a des dates comme les Eurockéennes de Belfort, Bourges, et Nantes, au Stéréolux (la salle qui a remplacé l’Olympic) mais on a l’impression d’être prêts. On a fait des résidences au Chabada, à Angers, pour perfectionner le live. Dans l’ensemble, on a super hâte de voir comment le public réagit à notre nouvelle scénographie, s’il la comprend, et surtout, on va défendre nos nouvelles productions musicales, aller vraiment au bout de nos idées.

Votre dernier clip, Fuya, est sorti au début du mois de décembre. Ca a été une grosse claque autant visuelle que musicale. Vous aviez envie de surprendre?

Fuya, c’est un morceau qui a une valeur grandiose et cinématographique, et on avait envie que le clip soit à l’image de la musique, on n’avait pas envie de tourner dans un hangar tout pourri. L’idée de l’église nous trottait dans la tête, en même temps que celle d’un groupe qui se multiplie tout en décomposant chaque son. On a découvert l’abbaye de Fontevraud, et on a bossé avec un artiste qui s’appelle Vincent Nguyen, qui nous a aidé à faire les effets vidéos. Le tournage a duré une nuit, c’était ultra-chaud parce qu’il fallait à chaque prise de vue que chacun de nous fasse quatre actions, en changeant de tenue etc…

Vous avez un truc à dire sur la fin de Megaupload ?

C’est vrai que quand on a commencé (1998, ndlr) avec C2C, on était des scratchers. On n’est pas si vieux que ça, mais quand on voulait être vraiment pointus, il fallait passer beaucoup de temps chez les disquaires, pour choper les derniers sons. On s’y investissait réellement, ça s’apparentait à un travail de recherche universitaire, et c’est vrai qu’aujourd’hui, on a l’impression qu’un type qui a internet peut se faire une culture musicale approfondie en quelques heures. Mais ça a eu un effet pervers, parce que l’accès à une banque de sons quasi illimitée, ça n’encourage pas à s’intéresser à l’univers d’un groupe en particulier, écouter tous ses albums, mais plutôt à pratiquer une sorte de zapping.

C’était quoi la musique de C2C dans les premières années?

Au début, on jouait avec la musique des autres, on chopait des morceaux de tracks qui nous plaisaient sur des disques qui existaient déjà. Si on voulait, on prenait un disque de Véronique Sanson pour avoir une guitare, et on s’amusait avec. Depuis 2002, on presse nous-mêmes nos propres vinyles qu’on a composés, ça simplifie beaucoup le travail. Je crois qu’au début, le turntablism (l’art d’utiliser la platine comme un instrument à part entière, ndlr) n’était même pas encore arrivé en France. Nous, avec les DMC, on suivait ce qui se faisait aux Etats-Unis, et on a eu une putain de révélation en tombant sur une video des X-men qui tripaient sur un cuivre.

Photo (© Ben Lorph) : C2C à la Gaîté Lyrique, mardi dernier.

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2 commentaires

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Moi-Moi 27.01.2012

Je vous aime trop :p

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