C’est en faisant un tour à la Dynamo de Pantin qu’on en a entendu parler pour la première fois. Casa Nova. Un endroit où des artistes et des artisans travailleraient au calme dans un petit bout de paradis. Arrivée à Aubervilliers, rue Danielle Casanova (le nom d’une militante communiste et résistante déportée à Auschwitz en 1943), devant une grande porte en fer, José Rodamilans, président de l’association nous ouvre les portes de Casa Nova.

Casa Nova

A l’origine, l’association s’appelait « La compagnie des Grandes Personnes ». Elle est, selon les mots de leur président l’alliance de « tricoteurs de rencontres, généreux et obstinés (…) des faiseurs de tout poil et des artistes ». Un hangar est menacé d’être détruit à Aubervilliers, rue Casanova, au moment où cette troupe de joyeux quarantenaires et plus se cherche un local de travail. Une manœuvre compliquée lorsqu’on est une vingtaine de sculpteurs plasticiens, plasticiens, designers, serruriers, décorateurs de cinéma ou de théâtre, peintres, peintres décorateurs, menuisiers, accessoiristes. Le hangar convient parfaitement aux artisans ; les artistes suivent. Et voilà comment l’association est devenue « Casa Nova ». Aujourd’hui, chaque artiste s’est approprié son espace, y a aménagé son atelier et y passe son temps à créer.

Certains ateliers sont de vraies perles rares. Les membres – tous très accueillants – nous font un tour du propriétaire. Pendant la balade, on passe devant des ateliers de savants fous, d’œuvres à caractère ludique, pornographique, humoristique, torturé, tant que ça fait du spectacle. Chacun a son identité propre. On se dit d’ailleurs que c’est en se créant ce petit espace de paradis qu’ils ont trouvé créativité ET personnalité. On a pu se trouver un petit espace à proximité des œuvres de Jean-Marc Baglione et Regis-R alias Prince of Plastic (https://www.princeofplatic.com) pour faire jouer un groupe génial.

La Canaille

L’histoire entre La Canaille et Sourdoreille remonte à 2011 aux Vieilles Charrues, où on avait filmé un bout de leur live. On a continué à les suivre, un peu de loin. Et évidemment, à l’aube de la sortie du troisième album studio des hommes emmenés par Marc Nammour, son charismatique MC, on a tilté. Après « Une Goutte De Miel Dans Un Litre De Plomb » (2009) et « Par Temps De Rage » (2011), La Canaille revient, les instruments plein de voyages, les textes plus ciselés. Un troisième album auto-produit nommé « La Nausée » où sincérité et colère constructive se traduisent en son. De son Liban natal à son Jura d’adolescence, la vie l’a amené sur la capitale, là où il a pu rapper son opinion. Pendant ces années, il a trouvé des alliés musicaux et politiques (quelle différence ?) en la compagnie de DJ Pone (Birdy Nam Nam) ou Serge Teyssot-Gay (Noir Désir) et dans sa famille musicale. Il le dit lui-même : « Je suis un combattant, l’espoir est toujours dans la lutte ». Nous vous présentons Quelque chose se prépare l’un des titres les plus impactants de ce nouvel album qui sortira le 22 septembre. Il a surtout une saveur particulière car, selon Marc Nammour, dans ce titre, il y a comme un résumé de l’album. La misère, la colère, l’espoir.

Merci à Ana Larrègle (Plaine Commune), Mathilde Christnacht et Marie Morillion (Office du tourisme du 93), Alice Roger et Marinette Guinhut ( Maad 93) et Cécile Niasse (La Dynamo de Pantin)

Merci aux Casanoviens : José Rodamilans, Marion Rami et Gilbert Peyre pour leur chaleureux accueil, Régis-R et Jean-Marc Baglione pour nous avoir laissés filmer devant ses œuvres, Juliette Barat pour nous avoir introduits, Virginie Chevrier, Anne Pinguet, Eric Fourniol, Laurent Guérout, Vincent Amiel, Sylvain Poiraud et Felix Lopez pour leur hospitalité.