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Arcade Fire à nu et à sang

Qu’attendre du 3e album d’un groupe qui a pondu deux premiers opus déjà gravés à jamais dans le patrimoine mondial de la musique ? On se dit que l’attente est si forte qu’il ne peut en découler que déception. Sauf qu’Arcade Fire réussi à nous surprendre, peut-être là où on l’attendait le moins !

Les premières écoutes de The Suburbs m’ont laissé assez perplexe. Les Canadiens ont sciemment délaissé les sentiers obscurs de Funeral et Neon Bible. Les titres sont ultra propres, produits à la perfection. Seul le chanté bancal de Win Butler nous rappelle le côté bordélique et jouissif d’Arcade Fire. Qu’importe. Il s’agit tout de même d’Arcade Fire et il m’est obligé de donner une seconde chance à cet album. Car si Funeral m’avait touché directement au cœur, il avait fallu plusieurs écoutes pour que Neon Bible prenne tout son sens.

Mais ici, le phénomène semble inversé. Contrairement au 2e album qui était difficile d’accès, les 16 titres de The Suburbs semblent d’une étrange immédiateté. Presque de la pop ! Sauf que derrière ces accords assez simples se cachent de véritables perles aux arrangements aussi somptueux que discrets. Et comme souvent, c’est un titre qui m’a permis de rentrer définitivement dans cet album, pour ne plus jamais en sortir : Suburban War

Arcade FireSuburban War

Un accord tout simple qui tourne en boucle, des percus discrètes mais hypnotiques, et Win qui nous envoûte de paroles nostalgiques et énigmatiques : une enfance en banlieue, une guerre qu’on ne peut pas gagner, des tribus. Le décor est planté mais reste mouvant. Et puis, au bout de deux minutes, la machine s’emballe. Tout ce qu’on a aimé dans Arcade Fire est présent mais à la sauce « Suburbs« . Désormais, le reste de l’album prend une toute autre ampleur.

Cet album se révèle alors d’une incroyable richesse. Une richesse discrète et à l’opposé du bling bling du moment. Arcade Fire prennent le risque de se mettre à nu, d’enlever tous les artifices qui les différenciaient des autres groupes de rock. Comme pour nous prouver une fois pour toute que leur succès n’a rien d’une imposture. Le bijou est complétement désossé et laisse transparaitre le diamant brut qui a toujours fait briller les compositions du groupe.

Arcade FireHalf Light II

Win avait expliqué peu avant la sortie de cet album qu’il constituait une sorte de BO d’un film qu’il aurait voulu réaliser étant adolescent. Un film de science-fiction qui voyait deux villes de banlieues s’affrontaient. Win explique avoir été très influencé par La Jetée. Ce film de science-fiction de Chris Marker, entièrement réalisé à base de photos, raconte la 3e guerre mondiale puis la destruction progressive de toute l’humanité. A Paris, les survivants se réfugient sous terre. Ils font l’objet de tests scientifiques pour voyager à travers le temps. Ce moyen métrage a inspiré Terry Gilliam pour son Armée des 12 singes.

Pas étonnant donc de retrouver l’ancien Monty Python à la réalisation du premier live de cette nouvelle tournée d’Arcade Fire ! The Suburbs navigue entre rêves et cauchemars d’un enfant. Poétique, hypnotique, il réussira sans aucun doute à concérir un public plus large sans pour autant faire orphelins les fans de la première heure. Et surtout, il permet à Arcade Fire de continuer à nous faire rêver sans tomber dans une redite perpétuelle de ces deux premiers albums.

Arcade FireSprawl II

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1 commentaire

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Jp 09.08.2010

Eh ben mon petit Sami, on pense exactement la même chose !

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